Nous voici rassurés !
Le Conseil de coopération du Golfe (CCG) et l’UE veulent éviter l’embrasement au Moyen-Orient. Mais encore ? Ce sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE et du Conseil de coopération du Golfe (CCG) - Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis, Koweït, Oman et Qatar - était une première (connaissancesdesenergies.org).
“Les relations entre l'UE et le CCG sont fondées sur un accord de coopération signé en 1989, qui établit un dialogue régulier sur la coopération entre l'UE et le CCG en matière de relations économiques, de changement climatique, d'énergie, d'environnement et de recherche.L'accord de coopération a également mis sur pied le Conseil conjoint UE-CCG au niveau des ministres des affaires étrangères, qui se réunit régulièrement. Lors de la session du Conseil conjoint tenue à Bruxelles en février 2022, les ministres des affaires étrangères de l'UE et du CCG ont approuvé un programme de coopération conjoint pour la période 2022-2027, qui a été actualisé en octobre 2023” (consilium.europa.eu).
En quoi est-ce important ?
L’UE est le second partenaire économique du GCC. Le Golfe est également le plus grand bloc régional hautement stratégique en matière de commerce pour l’Inde : “Les intérêts stratégiques et économiques croissants de l’Inde dans la région du Golfe ont donné lieu à un nouveau cadre pour les relations entre l’Inde et le Golfe, fondé sur l’investissement, les relations politiques et la coopération en matière de défense et de sécurité” (ispionline.it).
En exemple, Saudi Aramco et Abu Dhabi National Oil Company (ADNOC) sont des partenaires clés dans l’Ouest de l’Inde (État de Maharashtra). Le Moyen Orient est pourvoyeur d’investissement mais également d’hydrocarbures destinés au raffinement, un des objectifs de l’Inde étant de développer ses capacités en tant que hub à cet effet. Par ailleurs, la diaspora indienne compte 8 millions d’individus travaillant dans les États du Golfe.
La sécurité et la stabilité du Golfe sont des enjeux communs entre l’Inde et le GCC. Ce qui conduit au développement d’une relation forte en matière de stratégie et de sécurité, portée par un dialogue politique remontant à septembre 2003.
Quel rapport avec l’UE ?
Ainsi, poursuivant sa logique de non-alignement, l’Inde cherche actuellement a resserrer les liens avec l’UE tout en appliquant son “Act West Policy”. Face aux mutations régionales actuelles, cette politique à destination des États du Moyen-Orient (comprenant les États du Golfe ainsi que l’Iran et Israël) mettrait l’accent sur des actions concrètes en matière de sécurité maritime et de lutte contre le terrorisme.
La volonté de se passer des hydrocarbures russes conduisant l’UE à diversifier ses approvisionnements, les réseaux de connectivités avec les Pays de Golfe sont devenus un enjeu de sécurité énergétique. Hors c’est ce que met à mal la situation actuelle au Moyen-Orient. La sécurité des approvisionnements venant du Golfe est donc un défi que l’UE et l’Inde partagent. Ceci répond également à la nécessité pour l’UE de se “placer” en Indo-Pacifique.
Le projet de connexion entre ces trois acteurs (UE-CCG et Inde) fit donc l’objet d’une attention particulière durant ce 16 octobre, avec au centre des enjeux, le développement éventuel du Corridor IMEC :
"Nous renforcerons la coopération entre nos deux régions pour favoriser des investissements durables dans des domaines géographiques et thématiques d'intérêt mutuel, y compris par le biais de coentreprises et de cadres communs. Nous soulignons l'importance de partenariats équitables qui respectent les circonstances économiques de chaque région et garantissent une répartition juste des responsabilités et des avantages. Nous avons exprimé notre volonté d'explorer la coopération sur le Corridor économique Inde-Moyen-Orient-Europe (IMEC) et le cadre de l'UE Global Gateway."(Joint Statement from first GCC EU Summit, fm.gov.om).
La seconde édition est prévue à Riyad en 2026.
Voir la liste des participants (consilium.europa.eu)
Revista du 16 octobre 2024